Libre adaptation du roman de Francine Ruel, Anna et l’enfant-grec, la série relate sa relation avec son fils Étienne qui a vécu dans la rue une partie de sa vie d’adulte. Afin de mieux dépeindre le monde de l’itinérance et de la toxicomanie, François Archambault a également rencontré Étienne, le fils de Francine, une quinzaine de fois. “Beaucoup de ses anecdotes m’ont nourri dans l’écriture”, explique le dramaturge. On retrouve ce souci du détail mêlé à une belle sensibilité dans les deux premiers épisodes montrés aux médias mercredi. “Cependant, le but n’était pas d’imiter Étienne”, précise Nico Racicot qui incarne le personnage d’Arnaud. Etienne a sa vie, Arnaud la sienne. Oui, c’est inspiré de la vie d’Etienne, mais ce n’est pas verbatim, ni une imitation. » Photo courtoisie Yann Turcotte
Guylaine Tremblay est la mère d’Arnaud dans la série qui réserve des moments lumineux.
Deux événements La série débute ainsi par deux événements qui se font écho : la naissance difficile d’Anna (jouée par Guylaine Tremblay) en 1990, où elle a failli perdre son bébé, et des scènes qui semblent provoquer un accident où elle aurait failli perdre son fils. une seconde fois. “Depuis lors, la peur est avec moi”, dit la voix d’Anna. Ensuite, on retrouve Arnaud (joué par Nico Racicot) en 2021, mendiant parmi les voitures. Quant à Anna, qu’il s’agisse de la vue d’un ballon solaire ou du passage de sans-abri allongés sur des bancs publics, son univers est peuplé d’un malaise sourd : impossible de vivre un quotidien normal sans sans cesse revenir à la réalité de son fils laissé derrière les sans-abri. Puis il y a un saut en 2010 où Arnaud a 20 ans, amoureux de Charlotte (Ellicyane Paradis), où il vit un projet de voyage et veut tenter les auditions au Conservatoire en musique à la guitare. Pas de bémol : il est proche de sa “Mamita”, issu d’une famille aimante, parents divorcés, rien de plus. Le matin du départ, Arnaud est abattu par une voiture après une nuit avec son amant. On le retrouvera sur la table d’opération avec une mère rongée par l’agonie. Il ne se remettra pas de cette agression. C’est là que commence sa descente dans la rue. Photo Agence QMI, Joël Lemay
Les deux acteurs principaux lors de la diffusion de la série.
Bouleversant Dans son rôle, Guylaine Tremblay est bouleversante. Le jeu de Nico Racicot est également à noter. Le duo d’acteurs livre une prestation nuancée : le fils n’hésite pas à manipuler sa mère, qui passe à l’habiller sans se moquer de lui. Quant à la réalisation de Louis Bélanger, elle est portée avec une grande sensibilité. «Nous avions beaucoup de liberté vis-à-vis du diffuseur et des producteurs. Je voulais aborder le projet avec modestie, car je veux que les téléspectateurs aiment l’humanité de ces personnages, qu’ils prennent ou non de mauvaises décisions. » Le souci de la vérité était également important pour Bélanger. La réalité de la rue est dépeinte parfois de manière désarmante, tentant de la démystifier de bien des façons. Par exemple, nous comprenons que les toxicomanes doivent assumer la responsabilité de se protéger contre les surdoses et d’obtenir de la naloxone auprès de leur pharmacien. Nous supposons que la trajectoire sera cahoteuse, mais les deux épisodes suggèrent qu’il y aura également de la lumière provenant de la série. Anna et Arnaud seront diffusés les mardis à 20h. par TVA, dès le 13 septembre.