Le dernier suspect des attentats qui ont fait 10 morts et 18 blessés dimanche 4 septembre dans une communauté du centre du Canada a été arrêté mercredi, a indiqué la police, mettant fin à plus de trois jours de chasse à l’homme. «Myles Sanderson a été localisé et placé en garde à vue près de Rosthern, en Saskatchewan, vers 15h30. (23h30 heure de Paris), a indiqué la police provinciale sur son compte Facebook. Peu de temps après son arrestation, le suspect s’est suicidé dans des circonstances peu claires, selon les médias canadiens. “Il n’y a plus de risque pour la sécurité publique associé à cette enquête”, avait annoncé la police provinciale, en profitant pour remercier les riverains qui ont fourni “des informations pertinentes”. Connu de la police et de la justice pour de multiples faits de violences, vols, Miles Sanderson est recherché depuis mai dernier pour avoir enfreint sa mise à l’épreuve. Myles Sanderson a été arrêté près de la route 11 à Weldon dans la province de la Saskatchewan le 7 septembre 2022. LARS HAGBERG / AFP
Lundi, le corps de son frère, Damien Sanderson, soupçonné d’être son complice présumé, a été retrouvé avec de multiples coups de couteau près du lieu du crime. Les circonstances de sa mort restent floues, mais il aurait pu être tué par son frère, selon la police, qui a étendu ses recherches à toute la province de la Saskatchewan, une vaste région rurale composée de vastes prairies.

“Actes horribles et insensés”

Mercredi, les autorités ont révélé l’identité des morts. Neuf sur dix appartiennent à la communauté autochtone de la Nation crie de James Smith, tandis qu’un dixième provient du village voisin de Weldon. Selon la police, certaines victimes ont été ciblées tandis que d’autres ont été battues au hasard. À lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Attentats meurtriers au Canada : la police recherche toujours l’un des suspects
Ce sont des hommes et des femmes âgés de 23 à 78 ans. Parmi les blessés figurent un “jeune adolescent” et dix-sept adultes, a ajouté la police fédérale. Avant l’annonce de l’arrestation du suspect, certaines familles ont pris la parole publiquement pour la première fois pour raconter leur “cauchemar”. “C’est une période difficile pour nos familles”, a déclaré Mark Arcand à la presse, évoquant des “actes horribles et insensés”. Sa sœur Bonnie Burns, 48 ​​ans, et son neveu Gregory Burns, 28 ans, font partie des victimes. “Bonnie a toujours fait passer les autres avant elle-même”, a-t-il déclaré avec beaucoup d’émotion. Elle a tout fait pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa maison était pleine d’amour et d’attention. »

“Une zone de guerre”

M. Arcand s’est également interrogé sur le déroulement des attentats. “Comment est-ce arrivé? Pourquoi est-ce arrivé? Nous ne savons pas vraiment ce qui s’est passé. Nous n’avons pas de réponses. 3 400 personnes. Mark Arcand avec le portrait de sa sœur, Bonnie Burns, tuée dans l’attaque au couteau. A Saskatoon dans la province de la Saskatchewan au Canada, le 7 septembre 2022. LIAM RICHARDS / AP
“J’ai perdu beaucoup de membres de ma famille, il y avait des corps partout sur le sol, certains morts et beaucoup avec de graves blessures par arme blanche et des saignements”, a écrit Michael Brett Burns sur Facebook. “C’était une zone de guerre. Dans leurs yeux, on pouvait voir la douleur et la souffrance de ceux qui ont été attaqués”, a-t-il ajouté. Lire aussi (2021) : L’article est pour nos abonnés Au Canada, un plan de 28 milliards d’euros pour réparer les injustices subies par les peuples autochtones
Dans un autre message, Dillon Burns a déclaré que sa mère Gloria était morte “en protégeant un jeune homme alors qu’il était attaqué”, ajoutant qu’il “aurait fait la même chose pour nous tous…[même] pour l’homme qui s’est suicidé.

Chômage et pauvreté

Au Canada, les Autochtones représentent environ 5 % des 38 millions d’habitants et vivent dans des collectivités souvent ravagées par le chômage et la pauvreté. Ils sont aussi plus souvent victimes d’homicide. Dix patients étaient toujours hospitalisés et trois restaient dans un état critique, selon les autorités sanitaires. Conférence de presse de la Nation crie de James Smith, à Saskatoon dans la province de la Saskatchewan, Canada, le 7 septembre 2022. LIAM RICHARDS / AP
Au cours des dernières années, le Canada a connu une série d’événements violents rares pour le pays. En avril 2020, un homme armé se faisant passer pour un policier a tué 22 personnes en Nouvelle-Écosse. En janvier 2017, six personnes ont été tuées et cinq blessées dans des attaques de mosquées au Québec. Le monde avec l’AFP