SEBASTIEN BOZON contre AFP Acculé, l’ancien partisan de Zemmour Brieuc Frogier démissionne du gouvernement (ici Eric Zemmour, 30 mars 2022) POLITIQUE – De la campagne d’Eric Zemmour… au ministère de la Citoyenneté ? Brieuc Frogier, représentant du militant d’extrême droite en Nouvelle-Calédonie pendant la campagne électorale, a été nommé conseiller spécial de la ministre des Affaires étrangères Sonia Backès, selon un arrêté publié mercredi 7 septembre au Journal officiel. Il a démissionné avec beaucoup de difficulté, face au tollé. Proche du ministre chargé de la citoyenneté, cet élu loyaliste au Congrès de Nouvelle-Calédonie avait expliqué, peu avant les échéances électorales, qu’il “ne se reconnaissait pas du tout dans la politique d’Emmanuel Macron en France métropolitaine”. Pour lui, le candidat Reconquête ! il était “le seul à prévoir des perspectives d’avenir pour la Calédonie”, selon ses mots en décembre 2021.
Il parraine Zemmour en 2022
Il a même accordé son parrainage à Éric Zemmour, avant de se retirer de la campagne en mars 2022, en raison, notamment, de désaccords sur des questions financières et vaccinales, selon l’entourage de Sonia Backès dans les colonnes de Libération. Quoi qu’il en soit, l’arrivée de cet ancien partisan du champion du grand suppléant dans les arcanes de la place Beauvau a immédiatement provoqué un tollé dans la sphère politique. A gauche, les réactions se sont multipliées, au point de remporter la majorité… Et de pousser l’intéressé à partir.
À gauche et au-delà…
Olivier Faure a été l’un des premiers à piocher sur les réseaux sociaux. « Des barrières tombent », assène le patron des roses, pour qui « c’est fou de voir à quel point le parti présidentiel qui a fait fortune sur le front républicain multiplie les bras tendus vers l’extrême droite. “Une indignation qui faisait écho aux messages d’Insoumis Bastien Lachaud, Thomas Portes ou Manon Aubry.
Quand les barrages tomberont…fou de voir à quel point le parti présidentiel qui a fait fortune sur le front…
— Olivier Fauré (@faureolivier)
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Du côté des troupes du chef de l’Etat, la méfiance a d’abord régné. Comme un symbole, certains ont même intensifié en public. C’est le cas du député européen renouvelé Pascal Durand. Pour lui cette date est « obscène. “Un ministre de la République, chargé de la citoyenneté, n’embauche pas comme conseiller spécial un ancien partisan d’Eric Zemur 5 mois après un appel à l’exclusion de l’extrême droite”, a accusé cet ancien écologiste, passé dans le giron de la majorité. en 2017 sans jamais perdre sa liberté.
“Je ne comprends pas comment ils ont pu croire que ça passerait” Un marcheur historique
D’autres, plus discrets mais non moins gênés, nous ont fait part de toutes leurs réticences à visage couvert. “Je ne comprends pas comment ils ont pu croire que ça passerait”, a par exemple déploré un marcheur historique, avant l’annonce de la démission. Un autre a ajouté, lorsqu’il l’a appris : « Si c’est vrai, il sera rappelé à l’ordre rapidement. Nous lui demanderons très rapidement de le renvoyer à Zemmourodie. »
Moins sérieusement, un membre du bureau exécutif de La République en marche a jugé l’affaire pour le moins “surprenante”, même si “chacun a le droit d’évoluer favorablement”. Un élément de langage déjà utilisé par l’entourage du ministre des Affaires étrangères plus tôt dans la journée.
Quand l’entourage de Backès défendait Frogier
Car pour Sonia Backès, la nomination de l’ancien zemmouriste à ses côtés ne semblait pas vraiment un problème. “Il a pris ses distances avec la Reconquête en février”, a rappelé l’un de ses “parents” à Libération. Et la même source d’ajouter : “La ministre a des personnes de sensibilités différentes dans son cabinet. Nous avons des socialistes ou d’anciens socialistes, des gens plus à droite. “Une situation ‘logique’, selon ses mots, ‘quand quelqu’un est responsable de la citoyenneté’ pour ‘représenter tous les Français et pas seulement ceux qui ont voté pour nous. Une défense qui entretient la confusion habituelle chez Macron, s’empressant de tracer une ligne d’égalité entre toutes les forces politiques du pays, même l’extrême droite. Cependant, l’intervenant clé a décidé de jeter l’éponge. Après plusieurs heures de tourmente, Brieuc Frogier annonce en substance qu’il démissionne de son poste, pour ne pas “interférer” avec l’action du ministre des affaires étrangères, tout en insistant sur le caractère “éphémère” de son soutien à Eric Zemmour. Son temps au gouvernement serait encore plus long. Voir aussi sur The HuffPost: Comment les dirigeants copient la communication de crise Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.