La série de dossiers que Donald Trump conserve depuis son départ de la Maison Blanche relève de la sécurité nationale. Dans son édition du 7 septembre, le Washington Post rapporte que parmi les documents saisis le 8 août par la police fédérale à la résidence de Mar-a-Lago, en Floride, se trouve une note décrivant les capacités militaires, y compris nucléaires, d’un État étranger. Le document ne précise pas le nom du pays, ni le degré de classification possible. C’est à ce jour la seule information – très incomplète – sur le contenu des documents, ce qui a immédiatement ouvert la voie à d’interminables spéculations parmi les commentateurs. Mais il y a d’autres certitudes dans cette affaire, accablantes pour l’ancien président. Ce dernier a conservé pendant dix-huit mois à son domicile des dossiers hautement sensibles, dont certains détaillent le travail des services de renseignement. Ceci sans justification et sans les conditions strictes de sécurité et de conservation normalement requises. Les notices portant par exemple la mention “classé/TS/SCI” ne peuvent en principe être consultées que dans un bâtiment fédéral prévu à cet effet. Il est impossible, à ce stade, d’évaluer le préjudice causé sans savoir exactement qui a eu accès à quels documents et à quelles fins. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Donald Trump sous enquête pour possible violation de la loi sur l’espionnage
Le 8 août, le FBI avait confirmé la facilité avec laquelle les dossiers étaient stockés, en désordre, souvent mélangés à des magazines et des photographies. Les agents ont découvert 48 fichiers vierges portant la mention “informations classifiées”. Certains des documents trouvés au cours de l’enquête ont été classés “HCS”, une catégorie qui comprend des sources humaines très sensibles, en particulier des taupes ou des agents qui ont infiltré des environnements hostiles ou des régimes étrangers. Les enquêteurs ont trouvé des mémos avec un accès si restreint, explique le Washington Post, que même certains hauts responsables de l’appareil de sécurité actuel de l’administration Biden ne sont pas autorisés à les consulter.

Environ 300 documents au total

En 2021, les Archives nationales avaient tenté de reconstituer des documents manquants, mais elles s’étaient retrouvées contre un mur, à côté de Donald Trump. Le ministère de la Justice avait participé à ces efforts à plusieurs reprises. En janvier, 184 documents avaient été obtenus de l’ancien président. En juin, ses avocats en ont remis 38 autres. Mais la police fédérale (FBI), bien informée grâce à une source interne à la résidence, a soupçonné les conseillers de Donald Trump et ce dernier de dissimuler l’étendue et la nature des dossiers. D’où la perquisition spectaculaire de Mar-a-Lago le 8 août, au cours de laquelle une centaine de documents supplémentaires ont été découverts. Il vous reste 53,44% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.