L’inflation, qui a depuis atteint des sommets qu’on n’avait pas vus depuis près de 40 ans, s’établissait à 7,6 % en juillet, en léger recul par rapport aux 8,1 % de juin. Malgré ce repli attribué à la baisse du prix de l’essence, il y a encore loin de la coupe aux lèvres, prévient la Banque du Canada.
D’autres hausses à prévoir
Abstraction faite de l’essence, l’inflation s’est accrue et les données indiquent que les pressions sur les prix se sont généralisées davantage, particulièrement du côté des services. Les mesures de l’inflation fondamentale de la Banque ont continué d’augmenter pour s’établir entre 5 et 5,5 % en juillet, constate l’institution. Des enquêtes indiquent que les attentes d’inflation à court terme restent élevées. Et plus elles le resteront, plus la forte inflation risque de s’enraciner. Pour toutes ces raisons, le Conseil de direction de la Banque estime que le taux directeur va devoir augmenter davantage. Début du widget . Passer le widget? Fin du widget . Retour au début du widget? « Les effets des éclosions de COVID-19, les perturbations persistantes de l’approvisionnement et la guerre en Ukraine continuent de freiner la croissance et de faire monter les prix. » — Une citation de Extrait du communiqué de la Banque du Canada En tenant compte de cette nouvelle hausse, le taux directeur a augmenté de 3 points de pourcentage depuis le début de l’année. Ce qui constitue un coup de frein majeur pour calmer l’économie en surchauffe en augmentant le coût du crédit. La Banque du Canada a encore augmenté son taux directeur. C’est la cinquième fois depuis le mois de mars. Il s’établit maintenant à 3,25 %, un sommet en 14 ans. En tentant de freiner l’inflation, la Banque ajoute ainsi une autre couche de pression, sur les finances des Canadiens qui sont inquiets. Les réactions avec Yasmine Mehdi. Pour les consommateurs, cette nouvelle hausse du taux directeur entraînera des taux d’intérêt plus élevés et par conséquent des taux hypothécaires plus élevés. Tout comme pour les prêts automobiles, les cartes de crédit ou les marges de crédit. Selon Equifax Canada, l’endettement à la consommation des Canadiens a augmenté de 8,2 % au deuxième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre de l’année dernière. Une hausse rapide des taux d’intérêt n’est pas non plus une bonne nouvelle pour les entreprises, qui doivent elles aussi composer avec des emprunts et un endettement élevé, alors que le prix des services et des matières premières demeure élevé. La Banque du Canada hausse son taux directeur de 75 points de base, à 3,25 %, pour tenter de freiner la flambée inflationniste qui persiste au pays.
L’économie toujours en surchauffe
En ce qui a trait à l’économie canadienne, elle demeure en situation de demande excédentaire et les marchés du travail restent tendus, constate la banque centrale. Au deuxième trimestre de 2022, le produit intérieur brut a crû de 3,3 %. Bien que ce chiffre soit quelque peu inférieur à celui qu’avait projeté la Banque, les indicateurs de la demande intérieure ont été très forts : la consommation a progressé d’environ 9,5 % et les investissements des entreprises, de près de 12 %, écrit la direction de la Banque du Canada. Malgré une demande qui tarde à réagir aux hausses successives de son taux directeur, l’institution anticipe néanmoins un ralentissement de l’économie au cours de la seconde moitié de l’année à mesure que la demande mondiale s’affaiblira et que le resserrement de la politique monétaire ici, au Canada, commencera à ramener la demande à un niveau plus comparable à celui de l’offre.