La garde à vue de Jean-Christophe Lagarde et d’un policier a été levée, sans poursuites à ce stade, a annoncé jeudi 8 septembre le parquet de Paris. L’ancien député est sorti de son interrogatoire dans la nuit de mercredi à jeudi, tandis que la garde à vue de l’officier, Anouar Bouhadjela, a été levée mercredi en fin de journée, a indiqué le parquet. En revanche, la garde à vue entamée mardi d’un troisième homme, un ancien associé de M. Lagarde, se poursuit jeudi, selon le parquet. Le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, qui sera prochainement jugé pour emploi fictif, a été placé en garde à vue mercredi dans le cadre de l’enquête sur les accusations mensongères du Point d’avoir ciblé ses députés. LaFrance. révolutionnaires (LFI) Raquel Garrido et Alexis Corbière, en juin. L’ex-député, battu aux législatives de Saint-Saint-Denis par Mme Garrido en juin, a été interpellé à son domicile mercredi matin, a indiqué une source au courant du dossier, confirmant des informations du Parisiano. A lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Fausses accusations contre Garrido et Corbière : le journaliste du “Point” Aziz Zemouri a porté plainte contre Jean-Christophe Lagarde
Deux autres hommes étaient également interpellés mardi dans cette enquête : un ancien associé de M. Lagarde et Anouar Bouhangela, dit « Noam Anouar », un policier affecté à la mairie de Drancy (Saint-Saint-Denis), à qui il appartenait dirigé par Monsieur Lagarde de 2001 à 2017, avant que son épouse, Aude Laville-Lagarde, ne prenne la relève. La garde à vue d’Anouar Bouhadjela a été levée mercredi en fin de journée, également sans poursuites à ce stade, selon une source proche de l’enquête, ce que le parquet de Paris a confirmé.

“Tout est faux”

“Je suis heureux que l’enquête progresse. Je vous rappelle que cette affaire va bien au-delà de la simple diffamation ou insulte. C’est en effet une violation du droit pénal”, a déclaré mercredi Raquel Garrido à BFM-TV. “J’espère que la justice arrivera au bout de ses travaux”, a ajouté le député “révolutionnaire”. En juin, un article du Point, rédigé par le journaliste Aziz Zemouri, accuse à tort le couple d’exploiter une femme de ménage sans papiers, ce que les deux élus démentent aussitôt. “C’est faux”, ont-ils répliqué. Fait très rare, l’article a été supprimé le lendemain. Dans une adresse à ses lecteurs, le journal a admis que le rapport “s’est avéré faux” et “trompeur”. Le couple Garrido-Corbière a déposé plainte le 27 juin, suivie le lendemain de celle de M. Zemouri, qui vise lui, Jean-Christophe Lagarde et le policier Anwar Bouhajela. C’est, selon son récit, ce policier qui l’a contacté fin mai pour le mettre en relation avec une femme qui prétendait être une femme de ménage non déclarée et sans papiers pour le couple du Congrès. “La plainte de M. Zemouri est un écran de fumée pour écarter le manque évident de recherche dont il a fait preuve, lors du contre-interrogatoire d’une de ses sources. Il a cherché à se protéger de la réprobation en tirant sur tous les cylindres, même les plus absurdes”, ont déclaré à l’AFP Messes Nabila Asmane et Vincent Brengarth, avocats de M. Anouar. Jean-Christophe Lagarde a de son côté porté plainte fin juin pour abus de confiance.

“Fumée externe”

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 29 juin pour se pencher sur ces trois allégations d’escroquerie organisée, de faux et usage de faux, d’usurpation d’identité et de données. Les investigations ont été confiées à la brigade antipersonnel (BRDP). Le couple Garrido-Corbière a, de son côté, déposé une deuxième plainte en diffamation contre Aziz Zemouri et Le Point. Reconnaissant des failles dans ses “procédures de contrôle interne”, l’hebdomadaire a lancé une enquête interne et M. Zemouri a été suspendu fin juin. Le Point a cité un “extérieur fumant, d’abord” écrit que “des gens ont probablement essayé de vendre une histoire mensongère pour discréditer Raquel Garrido et Alexis Corbière”. Le magazine a également expliqué que les captures d’écran des SMS prétendument échangés entre le faux employé et Raquel Garrido, publiées par le journaliste, “constituaient un montage grossier”. Jean-Christophe Lagarde, 54 ans, comparaîtra le 3 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics. Il sera jugé aux côtés de sa belle-mère, Monique Escolier-Lavail, pour lui avoir donné un poste fictif à l’Assemblée nationale entre mai 2009 et août 2010. Des faits qu’il conteste. Le monde avec l’AFP