L’ancien ministre de la Santé, devenu porte-parole du gouvernement, exprime quelques regrets : “Une partie du public nous reprochait d’avoir sciemment menti sur les masques, pour cacher la pénurie, rappelle Olivier Véran, qui assure : Il n’en est rien. La vérité est qu’avec les masques, nous nous sommes trompés, ni plus ni moins. Nous QUI [Organisation mondiale de la santé] et les autorités sanitaires internationales. De bonne foi, bien sûr, mais nous nous sommes trompés. » “J’assume la responsabilité de toutes les décisions prises, ajustées ou non, et j’en profite pour présenter mes excuses pour cette incroyable erreur de jugement”, écrit-il dans son livre, selon des extraits publiés par L’Express. Avant de poursuivre : « L’esquiver n’aurait pas créé comme par magie les fournitures de masques manquantes. Mais son engagement a mis à rude épreuve un fonds fiduciaire si important au moment de demander aux Français de fournir tant d’efforts sur le long terme. » En mars 2020, alors que l’épidémie de Covid-19 déferle sur la France, les autorités sanitaires ont jugé “inutile” d’étendre le port du masque à l’ensemble de la population. Dans le même temps, la France manquait de masques : les stocks étaient passés de près de 2 milliards d’unités (masques chirurgicaux et FFP2) en 2009 à 100 millions à la veille de la crise sanitaire. Un manque qui a ensuite fait l’objet de polémiques. Lire aussi Idées claires sur le Covid-19 : les masques
“Atteinte à ma vie privée”
Dans son entretien, l’Isérois revient sur les recherches menées le 15 octobre 2020 dans le cadre des recherches sur la gestion de la crise sanitaire. « Il est 6 heures du matin. “Salut, c’est la police.” “Peux-tu imaginer? “Soudain, alors que j’étais allé me coucher à 2 heures du matin, et la veille de la déclaration de l’état d’urgence, 18 magistrats et policiers avec brassard ont atterri dans mon salon”, explique l’ancien ministre de la Santé. .
Ce matin-là, les domiciles du Premier ministre Edouard Philippe, de l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn, de l’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye et du directeur général de la santé Jérôme Salomon avaient également été perquisitionnés par des gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par la Cour de la République (CJR). Les bureaux de M. Véran et Salomon avaient également fait l’objet d’enquêtes, ainsi que dans les établissements de santé publique français. Objectif de l’enquête : déterminer si les individus visés étaient en mesure de commettre des infractions pénales tout en gérant la crise sanitaire.
Pour M. Véran, il est “normal que la justice fonctionne, [mais] il n’est pas contre nature de vivre ce viol de mon intimité comme une chose violente. “Ils ont ouvert mes casiers, fouillé mon téléphone et mon ordinateur. Jusqu’à ce qu’il commente la série télé que je regardais”, se plaint-il au Parisien.
Lire aussi Article destiné à nos abonnés Gestion du Covid-19 : des perquisitions pour vérifier que tout a été fait pour lutter contre l’épidémie
La CJR avait retenu neuf plaintes du chef pour abstention de combattre une catastrophe. Cette infraction vise, selon le code pénal, « celui qui s’abstient volontairement de prendre ou d’initier des mesures permettant, sans danger pour lui-même ou pour autrui, de combattre un sinistre pouvant créer un risque pour la sécurité des personnes » et est puni de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
“Pression constante”
Celui qui fut l’un des visages de la pandémie avoue aussi, deux ans et demi après le premier confinement, l’absurdité de certaines mesures imposées pendant la crise sanitaire. « Par exemple, quand on rouvre des terrasses de restaurants nécessitant des bacs à fleurs ou des panneaux de plexiglas pour séparer les tables. Mais je note aussi que certains pays voisins qui nous appelaient Absurdistan nous ont suivis dans la plupart des cas. Rend humble, gestion de crise… » Aussi, M. Véran explique avoir pris la plume le soir de l’annonce de la première incarcération pour “se souvenir plus tard du ressenti du moment”, sans imaginer l’ampleur que la crise allait prendre ni savoir qu’elle irait. en faire un livre. Olivier Véran confie aussi avoir “touché le burn-out”. Concrètement, à la fin de la première vague en 2020, “j’avais des vertiges, des nausées profondes, mes jambes palpitaient”, raconte-t-il, expliquant qu’il dormait alors “trois heures par nuit”, sautait des repas et était “stressé en permanence”. “ Aux racines de la crise sanitaire française, une série en cinq épisodes “Le Monde” fait le point sur la stratégie nationale de lutte contre l’épidémie depuis vingt ans. Un moyen de mieux comprendre, documents inédits et témoignages à l’appui, les polémiques actuelles. Le monde avec l’AFP