Emmanuel Macron a confirmé jeudi 8 septembre le lancement prochain d’une « convention citoyenne » sur la fin de vie, estimant qu’« il nous faut bouger pour plus d’humanité », en marge du lancement du Conseil national de la refondation (CNR) à Marcoussis (Essonne). « La démarche sur laquelle je me suis engagé lors de la campagne présidentielle est de lancer une convention citoyenne en propre mais aussi de faire travailler les forces politiques » du Parlement, a assuré le chef de l’Etat devant la presse, rappelant que le Comité d’éthique devait lui remettre un rapport « mardi prochain », le 13 septembre. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait déjà annoncé sa volonté d’instaurer une « convention citoyenne » sur le sujet pour trancher les débats concernant l’euthanasie et la fin de vie pour « avancer de manière apaisée ».
« Méthode »
« J’aurai l’occasion mardi prochain de dire la méthode et comment nous allons scander ces travaux pour permettre à la société de prendre en compte les évolutions indispensables sur cet immense sujet », a-t-il précisé. La première ministre, Elisabeth Borne, avait évoqué cette convention lors du séminaire gouvernemental, le 31 août. Lundi 5 septembre, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait déclaré être en attente que « le Parlement puisse être saisi rapidement d’un texte relatif à la fin de vie ». En mai 2021, 296 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l’Assemblée nationale, avaient demandé au premier ministre Jean Castex, dans un courrier, d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril. Malgré un large soutien, la proposition de loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie » du député Olivier Falorni (groupe Libertés et Territoires) n’avait pu être adoptée, face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains et un temps contraint.
« Besoin de temps »
« Il importe maintenant de poursuivre ce travail parlementaire. Les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants » en pleine pandémie de Covid-19, soulignaient alors les près de 300 députés, emmenés par Yaël Braun-Pivet, alors présidente de la commission des lois (La République en marche, LRM), son collègue « marcheur » Jean-Louis Touraine et M. Falorni, notamment.
« Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute », mais il a « besoin de temps » sur un sujet aussi « sensible », avait estimé devant l’Assemblée le ministre de la santé, Olivier Véran. Il avait cependant promis une meilleure application de la loi française actuelle, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active.
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Le Monde avec AFP